Un test pionnier pour réduire les émissions de méthane entérique des vaches laitières
Le groupe Bel, l’Association des Producteurs de lait Bel de l’Ouest (APBO), dsm-firmenich, en partenariat avec l’Institut de l’Elevage (Idele) annoncent les résultats prometteurs d’un projet pilote visant à réduire le méthane émis par les vaches laitières. Mené dans cinq exploitations laitières, le pilote a permis de démontrer la facilité de mise en œuvre de Bovaer®, le complément alimentaire pour vaches laitières, en conditions réelles d’élevage. Cette étude ouvre la voie à une filière laitière plus durable.
Selon la FAO, près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial proviennent de la chaine alimentaire et 32% du méthane émis en raison des activités humaines, provient des élevages[1].
Face à ce constat, le groupe Bel, producteur des fromages Babybel®, Boursin® et Kiri®, et l’Association des Producteurs de lait Bel de l’Ouest (APBO), sont engagés ensemble depuis 2018 en faveur d’une filière laitière bas carbone. Dans ce cadre, ils étudient et mettent en place des solutions afin de réduire l’empreinte carbone des élevages, comme le pâturage et l’agroforesterie. Autant d’initiatives étudiées avec attention afin d’en mesurer tant l’impact technico-économique pour les élevages, que la baisse d’émissions carbone qu’elles entraînent.
Aujourd’hui, avec la volonté de toujours innover, Bel et l’APBO ont choisi de conduire, avec dsm-firmenich et l’Institut de l’Elevage (Idele)un pilote dans cinq exploitations laitières situées dans le Grand Ouest entre janvier et mars 2023. Cette étude visait à confirmer la faisabilité pratique de distribution de Bovaer® aux vaches laitières en conditions réelles d’exploitations selon différents types de ration et de modes de distribution.
Un test représentatif de la diversité des élevages et aux résultats probants
Cinq élevages ont été sélectionnés dans le cadre de ce pilote pour leur représentativité de la diversité des élevages de l’APBO, qu’il s’agisse du matériel de distribution de l’alimentation, du type de ration à l’auge ou des modalités de distribution sur la journée. Bovaer® a été ajouté à raison d’environ un quart de cuillère à café par jour dans l’alimentation des vaches laitières, avec pour effet de limiter certaines des réactions responsables de la production de méthane dans le rumen, un des 4 estomacs de la vache.
Toutes les données et analyses d’échantillons de ration collectées par les techniciens du groupe Bel au cours du test, et interprétées par les experts de Idele[2].démontrent la réussite de la mise en œuvre de Bovaer®, quel que soit le type de ration et de mode de distribution mis en place dans les exploitations. La réduction du méthane entérique a été estimée, en conditions optimales d’utilisation (dosage et régularité de consommation tout au long de la journée), entre 29% et 42% selon les élevages sur les deux mois de l’étude. Ces résultats viennent confirmer les 30% de réduction de méthane attendus en moyenne selon les études déjà publiées sur Bovaer®.
Menée en hiver, l’étude fait état de résultats qui sont à modérer à d’autres périodes de l’année. En effet, lorsque les vaches combinent alimentation en bâtiment et aux pâturages, Bovaer® ne peut être distribué pendant les heures où les vaches sont aux pâturages. dsm-firmenich développe actuellement une forme de produit à libération lente qui devrait également permettre à Bovaer® d’être actif au cours des heures de pâturage.
Yoann Lézé, Vice-Président de l’APBO précise : « En tant que producteurs de lait responsables, nous suivons de près les pistes pour réduire l’empreinte carbone de nos exploitations et sommes pleinement à l’écoute des innovations qui arrivent sur le marché, comme Bovaer®. »
Des perspectives prometteuses pour une filière laitière bas carbone, dans le respect du bien-être animal
Simon Bonnet, Directeur Achat Lait du groupe Bel ajoute : « Bovaer® offre un immense potentiel pour avancer vers une filière laitière bas carbone, engagement fort et de longue date du groupe Bel. Nous sommes aujourd’hui ravis d’avoir pu tester cette solution innovante en France et démontrer sa pertinence, en travaillant de concert avec nos partenaires éleveurs de l’APBO, Idele et dsm-firmenich. »
En France, le groupe Bel collecte chaque année 415 millions de litres de lait auprès des 700 exploitations de l’APBO. Ensemble, les deux acteurs ont co-construit depuis 6 ans des accords en faveur d’une filière laitière plus durable et du bien-être des animaux. Ainsi, les producteurs de l’APBO au travers de leur cahier des charges Mon BB Lait® s’engagent à nourrir 100% des vaches sans OGM (<0,9%), avec un accès aux pâturages à minima 150 jours par an. De plus toutes les exploitations ont déjà réalisé un diagnostic carbone et défini un plan d’actions pour réduire leurs émissions
En juillet 2023, le Groupe Bel a déjà annoncé initier le déploiement de la solution Bovaer® dans les exploitations de son bassin laitier slovaque, qui approvisionne l’usine Bel de Michalovce. L’usine slovaque produit les fromages Babybel® pour les consommateurs du Royaume-Uni, d’Allemagne, de République tchèque et de Slovaquie.
[1] Le méthane est un gaz à effet de serre ayant un effet de réchauffement 28 fois plus important que le CO2. Les vaches, qui émettent naturellement ce gaz pendant la digestion, sont la deuxième source la plus importante de méthane provenant des activités humaines (après les combustibles fossiles).
[2] L’ensemble des résultats est accessible sur le site de l’Idele
En amont de cette étude, Bovaer® avait déjà fait l’objet d’études scientifiques menées par plusieurs instituts de recherche et universités, dont INRAE en France, l’université́ de Wageningen aux Pays-Bas et l’UC Davis aux États-Unis. Il est également validé par l’Autorité́ européenne de sécurité́ des aliments (EFSA). Bovaer® respecte le bien-être des vaches, des consommateurs et de l’environnement. Après avoir agi pour supprimer la production de méthane dans l’estomac de la vache, il est naturellement décomposé́ en éléments déjà̀ présents et traités par le métabolisme de l’animal, sans affecter les volumes de production ni la qualité du lait.